Épouse du dessinateur Tignous, Chloé Verlhac, nous offre dans ce livre « Si tu meurs je te tue », ses sentiments, ses douleurs, ses peurs et ses angoisses suite à l’assassinat de son mari lors des attentats de janvier 2015, dans les locaux de Charlie Hebdo.
Au fil des pages, de par son récit, nous assistons aux diverses difficultés et la douleur que fut la sienne et celle de ses enfants pour comprendre, admettre et accepter que celui qui lui disait : « À tout à l’heure.», ce matin du 7 janvier 2015, ne reviendrait jamais.
En tant que lecteur, on assiste, au deuil d’une femme pour son mari, au désarroi d’une mère devant ses enfants qui ont perdu leur père, au deuil d’une épouse marié à un dessinateur de renom, au deuil d’une femme que la France entière partagera…
Comment faire le deuil de sa moitié, quand en une fraction de seconde, elle devient la moitié de toute une nation…
Chloé Verlhac, nous exprime toute la difficulté de rester solide dans une telle épreuve, un devoir fasse à ses enfants, une volonté de tenir debout en continuant à faire vivre celui qu’elle aimait pour ne pas admettre l’inadmissible, pour ne pas sombrer, pour ne pas laisser croire aux terroristes qu’ils ont gagné.
A travers ce livre, on assiste aussi au combat d’une femme, à ses coups de gueule, à ses batailles pour reprendre place dans la vie…
« Il reste ça. Il reste tout ça. Et la vie qui continue. Et ce n’est pas fini… »
Il est difficile de donner un avis sur un tel récit, une part de vie que nous livre Chloé Verlhac, une part de vie qu’on aurait voulu ne jamais connaître.
Il est difficile de donner un avis, car, à mon sens, personne n’a le droit de juger les sentiments d’un autre, surtout dans de telles circonstances. Personne ne peut dire si sa peine, sa colère, ses angoisses sont bien retranscrites ou non. Comment dire qu’on aurait aimé trouver plus de ceci ou de cela dans ce livre ? Comment dire qu’on aurait voulu plus ou moins d’intimité… ?
Ce que j’aurais voulu, c’est ne jamais avoir à lire cette histoire, ne jamais avoir à marcher dans les rues de Washington (car je vivais aux USA à cette époque) pour dire avec toutes les autres personnes autour de moi, américaines, françaises et toutes autres origines, que l’on peut parler de tout, qu’on ne meurt pas à cause d’un dessin, que la liberté d’expression est une nécessité absolue…
Je vous laisse donc découvrir ce livre, si vous en avez envie, si vous voulez, au fil de ses pages, partager les moments vécus par l’auteur.
Si vous voulez, vous aussi, dire au revoir à Tignous, mort d’avoir exprimé ses idées… Alors, laissez- vous embarquer au fil des lignes de Chloé Verlhac.
« Enfin, je peux te dire au revoir… »
Aujourd’hui en 2021, cette terrible expression, « Je suis…» est toujours d’actualité… Hélas…
Je suis et je serai toujours en lutte contre l’obscurantisme, je suis et je serai toujours une lectrice, le plus ouverte possible, à toutes sortes de livres, d’histoires, de récits me permettant de découvrir, de comprendre, de partager, de rire, de pleurer, d’espérer et de m’évader.
Je vous souhaite une belle lecture…
